Seychelles: L’Éducation pour une société de l’apprentissage : Déclaration de principe, publiée en 2000

Le ministère de l’Éducation s’efforce de développer un dispositif cohérent et complet pour une éducation et un apprentissage de qualité, qui reflètent les valeurs nationales et universelles, favorisent l’épanouissement personnel et permettent à tous les citoyens de participer pleinement au développement social et économique. Le système éducatif tout comme la société seychelloise ont connu de nombreuses évolutions depuis la publication par le ministère de l’Éducation du document de politique générale L’Éducation pour une nouvelle société en 1985. Le document actuel, publié en 2000, fait des enseignants et des éducateurs les vecteurs de la philosophie et des valeurs exprimées dans le document, qui doivent être omniprésentes dans tous les domaines de leur pratique professionnelle.

L’apprentissage tout au long de la vie est considéré comme la base de la création d’une société à même de transformer les défis liés au changement en opportunités pour apprendre et progresser. La politique vise par conséquent à encourager une attitude positive et entreprenante vis-à-vis de l’apprentissage tout au long de la vie. Le titre du document, L’Éducation pour une société de l’apprentissage, reflète le caractère continu de l’apprentissage. Il exprime une vision d’une société seychelloise réactive, capable de s’adapter et entreprenante. Une société de l’apprentissage et de la connaissance dotée de ces caractéristiques conserve la pleine maîtrise de son propre avenir, et accepte les évolutions et innovations sans pour autant perdre de vue les valeurs qui façonnent son identité.

Le document ne détermine pas de défis spécifiques pour le système éducatif. La mondialisation est considérée comme un enjeu global auquel le système éducatif doit s’adapter : les mécanismes de marché et les innovations dans les technologies de la communication accélèrent sans cesse les dynamiques de la mondialisation et favorisent l’interculturalisme. L’un des enjeux majeurs pour les jeunes est donc de trouver leur place en tant qu’acteurs dynamiques du changement, tout en conservant et en perpétuant l’identité qui leur est propre.

Le document vise toutes les catégories d’âges et tous les secteurs de l'éducation, à l’exception de l’enseignement supérieur. La Loi sur l’Enseignement supérieur a été révisée en 2012.

Le document décrit des objectifs généraux pour l’éducation, et prévoit notamment les mesures suivantes :

• L’éducation préscolaire informelle : aider l’enfant à s’adapter progressivement au rythme et à la structure d’une journée d’école ; permettre aux enfants de se développer à leur rythme, sans leur imposer des activités d’apprentissage fortement structurées et contrôlées.
• L’enseignement préscolaire : mettre en place les conditions pour une étroite collaboration entre les parents et les écoles ; encourager l’utilisation de la langue autochtone.
• L’enseignement primaire : favoriser l’épanouissement du plaisir d’apprendre ; offrir des opportunités d’apprendre par l’expérimentation et la pratique.
• L’enseignement secondaire : un enseignement riche et diversifié ; aider les jeunes à choisir une voie professionnelle en leur offrant un service d’orientation et de conseils personnels et pédagogiques.
• La formation continue : offrir un large choix de cours adaptés à des niveaux d’instruction variés dans des structures flexibles ; offrir la possibilité d’accumuler des crédits en vue d’obtenir un diplôme reconnu par l’État ; garantir davantage de possibilités pour celles et ceux qui le souhaitent de participer à des programmes de formation technique et de formation continue, ainsi qu’à des programmes d’apprentissage.
• L’éducation des adultes et la formation à distance : mettre à profit les technologies de l’information et de la communication pour offrir des formations rentables et flexibles ; permettre aux adultes d’acquérir des compétences pratiques et des diplômes de l’enseignement supérieur.
• La formation des enseignants et la formation professionnelle : promouvoir activement les discussions entre pairs pour les enseignants sur des thèmes professionnels et des projets de recherche-action en classe, afin de les amener à avoir une réflexion permanente sur leur manière d’enseigner.

Afin de répondre aux défis de la mondialisation, l’éducation doit être solidement ancrée dans les traditions ancestrales et puiser dans l’histoire des Seychelles, tout en ouvrant la voie à l’évolution et à la transformation de la société. La stratégie énonce sept principes pour l'éducation permettant de réaliser ces objectifs : les trois premiers - équité, qualité et responsabilité - font référence aux objectifs opérationnels de l’enseignement. Les quatre autres principes se rapportent à des objectifs à long terme des programmes d’enseignement, dans tous les secteurs de l’éducation :

• L’éducation pour l’autonomisation : soutenir l’épanouissement de la confiance en soi et de l’autonomie des citoyens ; valoriser le développement de capacités à prendre des décisions et à résoudre des problèmes ; susciter une attitude favorable vis à vis de l’apprentissage conçu comme une activité à cultiver tout au long de la vie ; soutenir le développement de compétences relationnelles et de communication chez les citoyens, ainsi que de leur capacité de discernement, particulièrement en matière de valeurs morales, d’éthique et de justice sociale.
• L’éducation pour la productivité : encourager l’épanouissement d’une conscience professionnelle pour un travail soigné et fiable ; améliorer les capacité d’adaptation au changement ; soutenir le développement de l’esprit d’entreprise, de la créativité et de l’esprit d’initiative ; développer les connaissances sur les principes de l’économie nationale et internationale, sensibiliser les consommateurs ; encourager le travail en équipe.
• L'éducation pour la cohésion sociale : promotion de la culture et renforcement de l’identité nationale ; encourager la participation à la démocratie et l’engagement citoyen ; développer les compétences au service de la résolution des conflits et pour reconnaître et apprécier les différences de chacun ; éducation à la citoyenneté et à la responsabilité sociale ; renforcer les liens entre les générations.
• L’éducation pour la participation à la mondialisation : un engagement en faveur de la protection environnementale et du développement durable ; créer une culture de la paix et de l’harmonie ; développer un sentiment d’identité régionale ainsi que la compétitivité des Seychelles sur le marché mondial en développant les ressources humaines du pays.

• Seychelles. Ministère de l’Éducation. 1985. Education for the New Society (L’Éducation pour une nouvelle société)

• Ministry of Education and Human Resource Development (Ministère de l’Éducation et du Développement des Ressources humaines)
• Conseil de planification de l’Éducation
• Conseil national de la Formation professionnelle

• Textes règlementaires

Ministère de l’Éducation