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Nouveau numéro de la Revue IRE : Le rapport Faure – 50 ans après

NEW IRE partial cover

Le dernier numéro spécial de la Revue internationale de l'éducation (IRE) marque le cinquantième anniversaire d’Apprendre à être, plus connu sous le nom de rapport Faure.

Ce rapport est le fruit du travail de la Commission internationale pour le développement de l'éducation, créée par l'UNESCO en 1970 et présidée par Edgar Faure, ancien ministre français de l'Éducation.

Publié à une époque où certaines organisations concurrentes de l'UNESCO adoptaient ce que les éditrices de ce numéro spécial appellent « une vision fonctionnaliste et productiviste de l'éducation, étayée par la théorie du capital humain », le rapport a renforcé l'approche humaniste de l'UNESCO en matière d'éducation, en demandant instamment que « l'éducation tout au long de la vie » devienne le « concept directeur » de l'éducation au niveau mondial et en appelant à la création d'une « société apprenante ».

Ce nouveau numéro spécial, édité par Maren Elfert et Alexandra Draxler, situe le rapport dans son contexte intellectuel et historique et explore la pertinence contemporaine de ses idées, en notant la réapparition de certains de ses thèmes clés et l'intérêt renouvelé qu’ils suscitent, par exemple dans le récent rapport de la Commission internationale sur Les futurs de l'éducation (ICFE) de l'UNESCO.

À travers ses sept articles, écrits par certains des plus grands spécialistes de l'apprentissage tout au long de la vie et de la gouvernance mondiale de l'éducation, le numéro examine, entre autres, la façon dont l'objectif de l'apprentissage tout au long de la vie s'est orienté vers la croissance économique et l'employabilité au cours des cinq dernières décennies ; le rôle de la technologie dans l'éducation et l'émergence du « techno-solutionnisme » dans la politique de l'éducation ; et le « tournant neurolibéral vers l'intégration des neurosciences, de la technologie numérique et du transhumanisme » et sa compatibilité avec la vision humaniste de l'UNESCO.

Les auteurs abordent également le concept de « contrat social », récemment remis au goût du jour dans le rapport de l'ICFE, la différence entre les modèles socialistes et capitalistes d'éducation tout au long de la vie, ainsi que le concept d' « homme universel » du rapport et son « inscription dans le projet de la modernité ».

Le rapport Faure est un exemple de « vision prometteuse de l'avenir », fournissant « à la fois une vision globale et une légitimité à l'UNESCO », affirment les éditrices invitées dans leur introduction. Comme pour d'autres visions de ce type, elles notent que ses « promesses d'un avenir meilleur, d'une plus grande égalité, d'une justice sociale et d'une éducation plus démocratique » ne se sont pas concrétisées. Il existe une résistance croissante aux idées universelles et à l'homogénéisation qui peut en découler. Ce numéro spécial évite les réponses universelles, écrivent-elles, et devrait plutôt être lu comme « une invitation à entamer un dialogue et à remettre en question les grands récits du passé, du présent et de l'avenir ».